|
|
Les acteurs de la montagne veulent préserver les meublés | |
| Trois présidents d'institutions de la montagne ont écrit au ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Archives photo Le DL/Thierry Guillot Les présidents de trois grandes institutions de la montagne écrivent à Bruno Le Maire, « ouvert » à une réforme de la fiscalité favorable aux plateformes de location.
La location de meublés est au coeur du modèle économique des stations d'altitude. Et les acteurs socio-économiques redoutent que dans la problématique de l'attrition du logement permanent, certaines mesures viennent gripper la machine dans ces communes où 80 % de l'hébergement est entre les mains de propriétaires privés.
Les prises de position du ministre de l'Économie Bruno Le Maire, « ouvert » à une réforme de la fiscalité des meublés touristiques, ont fait réagir les présidents de l'Association nationale des élus de montagne (Anem), l'Association des maires de stations de montagne (ANMSM) et de Domaines skiables de France (DSF). Dans le viseur du ministre, l'abattement fiscal de 71 % (jusqu'à 176 500 € de recettes), pour les loueurs, notamment via les plateformes Airbnb, Abritel, Booking.
Dans une lettre ouverte, Pascale Boyer (Anem), Jean-Luc Boch (ANMSM) et Alexandre Maulin (DSF) le mettent en garde contre « les effets désastreux que des décisions fiscales hâtives pourraient avoir sur certaines régions touristiques ».
Et de rappeler combien les dispositifs de fiscalité particulière ont constitué un relais de croissance pour le développement en montagne et contre l'exode rural. “La France a ainsi fait le choix en son temps d'en appeler à l'épargne des Français pour développer en un temps record une offre structurée. Ces particuliers investisseurs ont permis la construction d'un grand nombre de logements touristiques […] et créant une activité forte sur des territoires qui ne bénéficiaient souvent pas d'activité alternative.” “La Plagne n'est pas les Angles”
Les signataires appellent à faire le distinguo avec le reste du territoire. “Les propriétaires de résidences secondaires ne doivent pas être les victimes d'une réforme construite dans la précipitation […] C'est un fait, certains territoires, principalement urbains, subissent une progression des locations touristiques. Mais la situation de Biarritz n'est pas celle de la Grande Motte, La Plagne n'est pas Les Angles et Annecy ne se confond pas avec Lyon. Il faut fournir à chacun de ces territoires les outils adaptés pour se prémunir de multi-investisseurs lorsqu'ils investissent au détriment du territoire mais il ne faut surtout pas déconstruire la deuxième industrie du pays qui emploie plus de 2 millions de personnes.”
Certes des villes-stations, telle Chamonix, appellent à pouvoir juguler le poids des plateformes. Mais les signataires appellent à un arsenal à la disposition des élus locaux selon les situations. Une proposition de loi visant à réguler les locations meublées a été reportée à l'automne. À partir de 2024, les communes de moins de 50 000 habitants pourront à recourir à une surtaxe d'habitation (5 à 60 %) des résidences secondaires, là où on constate un fort déséquilibre entre logements touristiques et permanents.
| |
| |
|
|
|
|